Finalement, le vent aura fait des siennes jusqu’au bout, ne permettant pas aux concurrents d’en découdre une fois de plus pour la dernière journée prévue au programme.
Trop irrégulier en intensité et en direction, le directeur de course décide que les conditions ne sont pas propices à des courses de qualité et annule les courses au programme.
La pavillonnerie à terre comme en mer relaie les décisions officielles.
Le résultat final se fige et Steve Brewin (Australie) remporte le titre de champion du Monde de Class A 2017. Il s’agit d’une troisième titre mondial pour lui. Un grand bravo tant il a bien navigué au long de cette semaine aux conditions météorologiques difficiles et variées. Il est entouré de deux jeunes polonais sur le podium (Tymoteusz Bendyk et Jakub Surowiec) qui prouve que la relève en Class A est déjà là.
Pour ma part, je termine à une honorable 22ème place…pour 125 concurrents de 18 nationalités. Premier français, 4ème avec le bateau issu du chantier avec lequel je travaille.
Trouvez les résultats complets via ce lien : Résultat Final Mondial Class A 2017
Un bon résultat malgré tout même si je dois avouer avoir visé plus haut, en lien avec ma préparation intensive.
Un bon résultat car la majorité des concurrents qui me précèdent sont des professionnels de la voile en particulier plusieurs fois champions du Monde ou d’Europe voire médaillés olympiques.
Mais au-delà de mon investissement personnel intense, deux facteurs apparaissent ici limitants pour le moment pour me voir gravir les échelons plus vite.
Le premier est que si l’année dernière j’ai fini 15ème au mondial pour plus de 100 participants, j’avais à l’époque le bateau de l’année, ce qui n’était pas le cas cette année. En effet le bateau du chantier Polonais Exploder avait développé dans l’hiver des nouvelles dérives permettant de voler plus vite au près comme au portant mais surtout de voler avec moins de vent nécessaire…Le chantier Exploder place ainsi 17 bateaux dans les 22 premiers…
Conclusion 1 : Il faut un bateau au top niveau avec une avance technologique sur les autres. Donc il faut des moyens financiers et/ou technologiques/humains pour mettre en oeuvre les développements permettant au bateau d’être plus rapide.
Voler plus vite et plus tôt que les autres est une première clé !
Le second est qu’il faut pouvoir aller plus vite que les autres en toutes circonstances ainsi les transitions entre les allures, les passages de marque (les virages en tous genre), le choix entre le vol ou pas sont des moments qui peuvent faire perdre de la distance et du temps s’ils ne sont pas parfaitement réalisés.
Conclusion 2 : Il est essentiel de se confronter aux meilleurs et de rester concentrer à chaque instant de chaque course pour espérer monter plus haut dans la hiérarchie mondiale. Donc faire du volume de régate nationales et internationales pour répéter ses gammes et travailler ma concentration.
La densité du niveau international impose une exigence élevée dans la réalisation de chaque geste : Au travail !
Ainsi je pense être en phase avec mon tableau de marche pour espérer briller encore au sein de la Class A. Et j’ai déjà trouvé les pistes de travail à mettre en oeuvre très prochainement pour déjà préparer l’avenir.
Parce que j’ai les idées de développements pour ma machine, et que j’ai bien l’intention de mettre à mon calendrier sportif de nombreuses régates de haut niveau d’ici au prochaines grandes échéances :
- Le National France le week end du 1er novembre prochain
- L’Européen 2018 en Allemagne en Juillet 2018
- Le Mondial 2018 en Australie en Novembre 2018
Croyez-moi, j’en une grande envie de retourner en entrainement pour mettre en pratique tous les apprentissages que je retire de ces moments de navigations à haut niveau.
J’ai ainsi prévu au moins deux régates d’ici au National France qui est le deuxième objectif sportif de la saison 2017 de Class A !!!
Et dès à présent m’appuyer sur mes points forts en régate : le départ, la vitesse au près dans le petit temps et vent médium, la vitesse au portant dans le petit temps en flottant et en volant dans le vent médium.
Mon enthousiasme, du temps et de l’énergie pour trouver et convaincre des sponsors de partager cette belle histoire ensemble et des partenaires technologiques pour développer ensemble mon Class A futur !
Merci à toutes et à tous pour vos messages d’encouragements, notamment parce que si souvent je présente le côté positif de l’histoire croyez bien que ce genre de championnat condense toutes les émotions de la vie et souvent j’aurai pu perdre pied au long de celui-ci. Notamment au début du championnat pourtant bien commencé sur l’eau mais troublé par une procédure disciplinaire à mon encontre pour non respect de règles de conformité de mon bateau. Une procédure pour la forme de deux jours qui me blanchira finalement malgré deux pénalités en points à mon encontre me faisant un peu rétrogradé dans le classement…
Faire corps avec sa machine !
Et parce que celui qui perd le contrôle émotionnel perd la compétition, je suis resté concentré jusqu’au bout.
Pour finir je partage ainsi avec vous une citation que l’un de mes entraineurs m’a transmis et qui me semble applicable à nous tous en mer comme à terre 😉
« Les bateaux ne coulent pas à cause de l’eau autour d’eux. Ils coulent à cause de l’eau qui rentre à l’intérieur. Ne laissez pas les évènements qui surviennent autour de vous pénétrer votre esprit et vous faire couler »
Bye Bye Sopot et Gdańsk, c’était chouette…
A très vite pour la suite
Carpe Diem
Emmanuel
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